A votre avis: travailler moins pour réduire le chômage?
Le Soir y consacre un dossier ce lundi.
Les promoteurs de la réduction du temps de travail y voient une solution pour redynamiser l’emploi. Comme le rappelle Bruno Van der Linden (UCL), « ce débat revient chaque fois qu’il y a des périodes difficiles au point de vue du chômage ». Et il se double désormais d’une réflexion sur la place à accorder au travail par rapport à la vie privée.
Les propositions fusent : semaine de 30 ou 35 heures (contre 38 actuellement), semaine de quatre jours, système modulable selon le type d’entreprise, la qualification ou l’âge du travailleur… Mais tous sont d’accord : pas de perte de salaire. Une enquête européenne a d’ailleurs montré qu’une grande majorité de la population belge n’est pas prête à passer moins de temps au boulot si le portefeuille en pâtit. Les défenseurs d’une réduction du temps de travail sans perte salariale arguent que la réforme augmenterait le pouvoir d’achat de nombreuses personnes et relancerait la consommation intérieure.
Une affirmation qui ne risque pas de convaincre le gouvernement. Leo De Bock, le porte-parole du ministre de l’Emploi Kris Peeters, explique : « Si l’on passe à 35 heures avec maintien du salaire, le coût du travail va augmenter de 3/38e. Ceci provoquerait une augmentation très forte de l’écart salarial avec les pays voisins. » Le cabinet du ministre n’envisage une réduction des prestations hebdomadaires avec maintien du salaire que si le travail qui était réalisé en 38 heures peut désormais l’être en 35 heures. « Mais cela implique une pression supplémentaire sur les travailleurs et on peut donc se demander si c’est réellement faisable. »