Pensions: et si l’allongement de la carrière n’était pas la seule solution
Subsidier le maintien à l’emploi des salariés âgés ne produit pas l’effet escompté, selon des chercheurs gantois.
Subsidier le maintien à l’emploi des salariés âgés est inefficace. C’est la conclusion d’Andrea Albanese et Bart Cockx, deux chercheurs de l’UGent. Cette réduction des cotisations sociales pour les salariés « seniors » est d’application depuis 2002. Elle est de 400 euros par trimestre et par travailleur. L’âge minimum pour en bénéficier a fluctué au fil du temps : 58 ans jusqu’en 2004 ; 57 ans jusqu’en 2007 ; 50 ans, avec un revenu brut inférieur à 12.000 euros par trimestre, ensuite ; 54 ans depuis 2013.
Les conclusions des chercheurs sont sans appel : l’effet est proche de zéro sur le taux d’emploi. En effet, tandis que la productivité du travailleur décroît avec l’âge à partir de 56 ans, son coût salarial continue d’augmenter en raison de barèmes basés sur son ancienneté. Résultat : en fin de carrière, celui-ci coûte plus qu’il ne rapporte à l’entreprise. « Un allégement des charges salariales pour ces travailleurs ne peut dans ce cas avoir aucun effet car il ne peut qu’alléger la perte de l’employeur qui les maintient au travail. »
Et comme le calcul de l’indemnité de licenciement se base lui aussi sur le nombre d’années passées dans l’entreprise, ces personnes restent en place car leur départ coûterait trop cher, sauf en cas de plan de licenciement collectif ou de restructuration où ces travailleurs se voient alors souvent proposer un départ à la prépension. Là, l’abaissement de cotisations sociales semble avoir un impact, surtout pour les salaires les plus bas.
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