Le palmarès des villes et communes en Wallonie :
une approche en termes d’efficacité
Quelles sont les communes les mieux gérées de Wallonie ? C’est la question à laquelle nous avons essayé de répondre, loin de toute polémique, dans ce numéro de Regards économiques en livrant un "Palmarès des villes et communes en Wallonie : une approche en termes d’efficacité". C’est la première évaluation de la bonne gouvernance dans le sud du pays. Pour ce faire, nous avons collecté des informations pertinentes sur la bonne exécution des compétences communales, regroupées en cinq familles (services administratifs, voiries et transports, enseignement, services sociaux et médicaux, environnement et propreté). Nous avons ensuite mis les performances de chaque commune, en regard avec les recettes ordinaires par habitant dont elle dispose. Nous avons ensuite comparé les communes entre elles, en appliquant la méthode de dominance qui consiste à identifier les communes qui "font mieux avec moins de moyens".
Résultat ? Celui-ci est illustré en page 3 de Regards économiques (cf. document pdf joint) à travers une cartographie en couleurs des villes et communes wallonnes. Les communes les plus performantes qui caracolent en tête de classement se trouvent en jaune clair. Plus la teinte des entités est foncée, moins la commune est performante. Un certain nombre de communes, surtout dans la région liégeoise (en gris sur la carte), ne sont pas classées, la Direction générale des pouvoirs locaux de la Région wallonne n’ayant fourni aucun budget à leur sujet. Des communes se démarquent nettement des autres en faisant mieux sur les cinq familles d’indicateurs, avec moins de recettes, que beaucoup d’autres communes. Ainsi Flobecq fait mieux que 36 autres communes et Ottignies-Louvain-la-Neuve supplante 26 entités.
Il importe de signaler qu’il ne s’agit pas d’un palmarès du bien-être. Il n’y a en effet pas de corrélation entre les revenus moyens d’une commune et sa place dans le classement. Il n’existe pas davantage de rapport entre le nombre d’habitants ou la densité de population et la place d’une commune dans notre classement.
Le verdict est-il sans appel pour les entités les plus mal administrées ? Disons plutôt que ce palmarès signale aux édiles communaux que, sur un certain nombre de compétences, certes les principales, beaucoup d’autres villes et communes font mieux avec moins de moyens. Cela devrait les encourager à se pencher sur les défaillances et à traquer les dysfonctionnements. Mais il ne faut pas faire dire à ce palmarès ce qu’il ne mesure pas. Il ne délivre pas un bon ou mauvais bulletin au bourgmestre, car toutes les composantes du travail communal n’ont pu être évaluées.
Si une "première", comme l’est ce palmarès, a toujours le mérite d’exister et de faire avancer la réflexion, elle a aussi ses limites. Certaines données manquent cruellement en Wallonie. Outre l’absence de recettes ordinaires pour 14 communes, surtout dans la région liégeoise, les compétences sportives et culturelles des communes n’ont pas pu être prises en considération faute de données fiables sur la qualité de l’infrastructure et la variété de la programmation des salles de sports, des bibliothèques ou autres centres culturels. La Communauté française n’a pas non plus accepté de livrer des informations utiles relatives aux taux d’échecs ou d’absentéisme des élèves.
Quoi qu’il en soit, un outil comme ce palmarès, même enrichi au fil du temps, comme nous l’espérons, par de nouvelles données, devra toujours être complété par d’autres démarches de type qualitatif.